[Article mis à jour le 07/04/2020]
Loin de faire l’unanimité dans les milieux médical et para-médical, certains régimes ont cependant le vent en poupe auprès de personnes avides de maigrir rapidement, le résultat comptant plus que le moyen…. Souvent au détriment de la santé.
Les régimes hyper-protéinés
Sachez que la plupart des poudres « miracles » contiennent des ingrédients de synthèse mélangés à des enzymes et des attendrisseurs qui les prédigèrent. Il manque par ailleurs toutes les vitamines et minéraux indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.
Le souci majeur des poudres protéinées réside dans le déséquilibre engendré par le manque d’énergie issue des glucides (féculents, sucre) : l’organisme est alors contraint d’utiliser les protéines du corps comme source d’énergie, et non pas uniquement les réserves de graisse comme on l’espère. Le corps se sent « en danger » face au manque de sucre, comme en temps de famine, et sa priorité est de préserver un partie les graisses pour faire face si la situation continue. Les protéines jouent donc un rôle inapproprié : elles deviennent fournisseur d’énergie, et ne jouent plus leur rôle structural fondamental (comme renouveler les protéines du corps tels les muscles, les cellules, la peau, les cheveux…).
Pourquoi maigrit-on alors ?
Parce que l’apport calorique total est diminué, mais il y a forcément une atteinte de la masse maigre et de la masse hydrique. Il est faux de penser que l’on conserve la musculature et que l’on puise uniquement dans les réserves de graisse.
On constate également une diminution du métabolisme de base. Le métabolisme de base, c’est l’énergie, donc les calories, que le corps brûle naturellement pour maintenir les constantes du corps et permettre l’activité des organes vitaux. Il se situe aux alentours de 1200 calories par jour, soit 1200 calories qui seront utilisées quoiqu’il en soit. En cas d’apports insuffisants en glucides, soit comme dans un régime hyper protéiné, l’organisme s’adapte et diminue son métabolisme de base pour économiser de l’énergie (il passe par exemple à 1000 calories), et il fonctionne assez bien de cette manière. En revanche, le métabolisme de base ne remontera pas à 1200 calories quand l’alimentation redevient « normale ». Il faudra manger moins pour économiser les 200 calories que le corps ne brûle plus.
Il faut également tenir compte:
- du risque de fatigue des reins et du foie et de la déshydratation possible ;
- d’un déséquilibre électrolytique et donc des troubles cardiaques ;
- d’une diminution dangereuse des réserves énergétiques = FATIGUE ;
- d’une perte de masse maigre donc d’une silhouette qui perd en tonicité.
Ces explications démontrent pourquoi les régimes sans féculents sont voués à l’échec. Lorsque les apports en féculents (pâtes, riz, semoule, pommes de terre, légumes secs, pain…) sont éliminés, c’est comme si le corps s’épuise à l’intérieur en plus de provoquer une grande fatigue.
Et pour citer un adage diététique fondé sur la physiologie du corps humain et les réactions métaboliques : « les lipides brûlent au feu des glucides« . En effet, les graisses stockées ne peuvent être brûlées qu’en présence d’un élément issu de la digestion des sucres lents.
En outre, la rapide perte de poids initiale visible sur la balance est en partie consécutive à la déshydratation provoquée par la diminution des réserves en glycogène (forme sous laquelle nous stockons l’énergie issue des féculents): pour stocker les molécules de glycogène, le corps y ajoute des molécules d’eau naturellement. Rappelons que nous sommes composés de 60% d’eau, il ne s’agit pas d’un phénomène de rétention d’eau lié à une mauvaise circulation. Donc, lorsque le corps est privé de sucres lents, il vide ses réserves de glycogène, donc il perd de l’eau, donc le poids baisse vite. Mais ce n’est pas de la graisse, même si on perd aussi.
Qu’en est-il de la fatigue ?
Quant à la fatigue engendrée par ce type de régime, elle est à l’origine de malaises hypoglycémiques, de chute de tension, de stress et énervement, voir de dépression. Cette fatigue est aussi un frein à la pratique sportive, ne permettant pas de « modeler » le corps et le tonifier pour lui donner l’aspect recherché. Tout cela sans parler de l’isolement social qu’impose ces restrictions.
Toutes ces privations laissent souvent place à des transgressions bien plus importantes, et nombre de jeunes filles notamment qui s’y astreignent finissent par tomber dans l’anorexie ou la boulimie.
Il y a un réel danger à vendre non seulement la minceur comme un atout et un but, mais surtout de proposer des solutions néfastes à la santé, et souvent inefficaces au long cours.
A force d’utiliser des régimes restrictifs, il y a risque de mettre un place un système de « yo-yo ». Le corps régit vite et bien au premier régime, mais comme le métabolisme de base diminue, on regrossit une fois la phase de restriction passée, et souvent avec des kilos supplémentaires. Alors on retente le régime, mais cette fois la perte est plus longue et plus difficile, et il faut se restreindre davantage, pour perdre moins, et finir par reprendre encore plus… Jusqu’à ce que le corps ne réagisse plus, comme bloqué. C’est ainsi que certaines personnes ne mangent « rien » et prennent du poids au moindre écart.
Maigrir à tout prix est donc un leurre, car la restriction mène à la transgression. Saint Augustin disait que « l’abstinence totale est plus facile que la parfaite modération ». En effet, et surtout elle est moins efficace sur du long terme. Apprendre la modération, le respect de ses besoins et de son corps nécessite de l’écoute, du respect, et du temps pour soi. Lorsque la précipitation l’emporte sur la raison, il est plus facile de se tourner vers des régimes miracles, et mirages, et chers.
Entre barres protéinées finalement pas si protéinées et riches en sucre, poudres ou substituts de repas contenant des additifs de synthèse et autres réjouissances, il y a de quoi se questionner sur le marché de la minceur.
Et finalement, ce qui manque à ces régimes, c’est la compréhension : en achetant des repas préparés, il n’y aucune remise en question de la façon de manger, de faire ses courses, de cuisiner, de varier, de s’intéresser à minima aux ingrédients et compositions.
J’axe mes accompagnements sur l’écoute et la compréhension du mode de vie de mes patients. J’étudie avec eux leur degré de motivation, et les aide à appliquer le plus facilement possible les changements d’habitudes et d’organisation nécessaires, avec l’objectif que ce soit de manière définitive.